devenir webmaster freelance en utilisant des CMS (en particulier Modx)

Bonjour (enfin bonsoir en fait) à tous
Ca fait bientôt un an que chaque jour je consacre plusieurs heures à la création d’un site. Depuis quelques temps je pense très sérieusement à voir si il me serait possible de vivre de cette passion (comme beaucoup y pensent sans jamais franchir le pas...); et cela depuis ma découverte des CMS.
Déjà Spip m’avait impressioné à l’époque; mais aujourd’hui je me rends compte qu’avec Modx il est vraiment possible de livrer à un client un site très professionnel, valide, avec de vrais fonctionnalités en adéquation avec les besoins du projet dans des délais relativement courts.

J’ai cru comprendre que certains d’entre vous vivez de création de site en utilisant des CMS et bien sur notamment Modx; et peut être sauriez vous me donner quelques conseils? Est-il possible se se lancer en tant que freelance en utilisant systématiquement Modx; en se spécialisant dans ce CMS?
L’investissement financier de base est il important? bref, est ce que ce reve est réalisable avec les connaissances dont je dispose? (maitrise html/css/ rudiments de php procédural et sql, maitrise de CMS de type spip et bonne connaissance de Modx)? Est-il possible de faire cela seul?

Bref, est ce que j’ai la tete dans les nuages ou bien devenir freelance en utilisant Modx est possible à partir du moment ou on arrive à convaincre des clients?

Salut

Je fais partie de ces gens qui essaient de vivre de la création web et je dois avouer que c’est pas tous les jours rose ^^
C’est dur... La création web est très concurentielle (en tout cas à Toulouse) et trouver un client qui ira jusqu’au bout du projet, en respectant le contrat signé, sans pinailler tous les 4 matins est... comment dire... rare ?

Du constat que j’ai pu en faire : les grosses entreprises préfèrent passer par les agences web (sauf certains cas dont David pourra parler), et les petites entreprises n’ont pas le budget. Grosso modo, voici comment je planterai le paysage de la création web (toujours à Toulouse) ^^

Après, si le commercial ne te rebute pas, il y a moyen de faire quelque chose.

Concernant les frais, il faut considérer que 60-70% de que ce que tu factures part en charges diverses (fonctionnement, charges sociales). En frais de fonctionnement, si tu travailles de la maison, je dirai que y’a pas grand chose : un serveur (je paie le mien environ 1000 euros / an), des prestations diverses, l’achat de quelques logiciels, frais de déplacement et grosso modo, c’est tout.
En charges sociales, c’est comment dire... près de 40% de ton chiffre qui disparait.

Sur un plan personnel, faire un site en freelance avec un client à toi, c’est enrichissant ^^ Tu es maître de toute la chaine de production, tu gères ton emploi du temps, tu travailles comme tu le souhaites. Tu as différentes casquettes : chef de projet, technicien, référenceur (si tu sais faire)... Il y a aussi des casquettes non liées à la création web : commercial et comptable.

Dans un premier temps, si je devais te conseiller, je te dirai de garder l’emploi que tu as actuellement et de commencer à tâter le terrain dans ta région voir si c’est susceptible d’être rentable. Ou, si vraiment tu veux t’investir, passe à un mi-temps et prospecte le reste du temps. Mais je trouve hasardeux de quitter un job pour s’installer à son compte (encore une fois, peut-être que dans ta région, le marché sera plus propice à l’accueil d’un nouveau prestataire).

Le tableau est un peu noir, c’est vrai... mais c’est le reflet que j’en ai à Toulouse et je crois que d’autres freelances ne viendront pas me contredire sur le fait qu’il est dur de trouver des clients.

Euh sinon, pour répondre à ta question : oui faire des sites pour des clients avec MODx, c’est possible. C’est ce que je fais, c’est ce que font David, Helio, Laurent, Cécile, Aour... et peut-être d’autres

hello, merci pour cette réponse
Oui on m’avait déjà brossé un portrait peu encourageant du fait de devenir webmaster et ce que tu dis sur les grosses entreprises et les petites entreprises (l’une passant plutôt par les agences et les autres peu enclins à allouer un gros financement à un site web) m’aide beaucoup car c’est une des questions que je me posais.

Pour le fait ne pas quitter mon travail, le fait de tenter de devenir freelance a germé solidement dans mon esprit pour deux raisons :
- je suis en grosse galere pour trouver suffisament de travail chaque mois pour payer mon loyer et mes charges et j’en ai marre de me dire chaque semaine ou jour que peut être je ne vais plus trouver de missions interim qui me permettra de survivre. Quitte à se poser la question, autant le faire en se lançant dans un projet qu’on a crée non?
Je n’ai aucune sécurité de l’emploi et aucun qualification particuliere donc je perds pas grand chose de ce côté en essayant je pense...

- j’ai vu qu’une agence d’interim permettait de créer des contrats pour créer un site par exemple en se basant sur le nombre d’heure travaillées. Le client vous embauche en fait en tant qu’interimaire et c’est l’agence d’interim qui se charge de faire le contrat, de payer les charges etc... On choisit sa rémunération horaire; on déclare combien de temps on travaille, grosso modo on multiplie par deux et on obtient le prix à proposer au client pour 10 jours de travail (par exemple).

Je ne sais pas si cette solution et envisageable ou pas pour se faire une premiere expérience, car il faut aussi compter dans le devis le nom de domaine, et l’hébergement notamment; donc la seule solution c’est de la payer de sa poche et de déclarer quelques heures supplémentaires sur le contrat pour couvrir les frais annexes.

Vous pensez quoi de cette solution pour commencer à "tater le terrain"? envisageable?

Je vais rejoindre Perrine sur pas mal de constats :

• La création web est très concurentielle : c’est vrai à Toulouse, mais tout aussi vrai à Paris, et je pense que c’est le cas partout dans le monde... Il faut croire en sa différence et être prêt à se battre
• Le commercial est un aspect clé, donc il vaut mieux avoir un bon sens du contact -> le business c’est de la confiance, ne jamais oublier ça... tu peux avoir les meilleures compétences du monde, si tu ne sais pas te vendre le freelance = à oublier
• L’administratif est un point clé qui peut te couler les premiers temps : il faut avoir fait ses devoirs et connaîtres les rouages, être dévbrouillard aide énormément ! Je sais que si je n’avais pas eu l’ACCRE la première année avec exonération de charges sociales (même partielle), ça aurait été dur...

Le coût en terme d’investissement est faible... ce qui va te coûter cher, c’est la trésorerie pour démarrer, je sais que j’ai mis 15 000 euros au départ et avec ça tu n’as que quelques mois avant d’avoir besoin d’encaisser les prestas, même en te payant le minimum vital (dans mon cas, autour de 1000 euros par mois...). La trésorerie c’est le plus dur, tu encaisse 5000 euros d’un coup et après tu dois tenir 4 mois sans rien toucher, voire plus... pendant ce temps là les charges tombent et tu dois assurer. C’est vraiment le gros aspect difficile. L’idéal serait d’avoir en permanence entre 6 000 et 10 000 euros de trésorerie ce qui est très difficile à maintenir !

Résumé : le plus gros poste de dépense, c’est les charges. Et le point clé financièrement, la tréso.

Commercialement, personnellement je n’ai pas fait 1 minute de porte à porte ni envoyé le moindre courrier / emailing de prospection. Je crois beaucoup plus au réseau, ce qui veut dire être présent sur le terrain dans les conf, les salons, les soirées networking... etc. Pour moi, ça a payé jusque là et je commence tout juste après un an et demi à avoir de nouveaux clients grâce à mes clients actuels

Pour donner un ordre de grandeur, ma première année d’activité en étant exonéré de charge sociale j’ai fait environ 35 000 euros de C.A pour un bénéf de 2400 euros... Avec les charges l’objectif pour la deuxième année c’est de faire au moins 50 000 euros de C.A, principalement en valorisant mieux mes prestas (je suis obligé de passer de 450 euros HT / journée à 600-900 euros HT la journée).

C’est un véritable challenge, et on est jamais sûr de rien tant qu’on a pas dépassé les 2/3 ans d’activité... maintenant on apprend énormément en assumant toutes les casquettes et on se durcit aussi avec les mauvaise expérience (dans mon cas, le premier site réalisé n’a jamais été payé...).

Je partage assez l’approche de Perinne : commence par un test du marché, avant de te lancer... et avant ta création de boîte mets toi au chômage et monte un dossier ACCRE, ça vaut le coup !

Pour ce qui est de viser les grosses entreprises et les administrations, je pense toujours monter un réseau de freelance pour pouvoir répondre à des appels d’offre en commun, peut-être même à terme via la consitution d’un Groupement d’intérêt économique regroupant ces freelance... ou d’une structure comme CollabPad (la boîte de Jason et Ryan). A voir !

Comme David, je dirai que le réseau est très important... Je n’ai pas fait beaucoup de commercial (ah si une tentative foireuse qui ne m’a rien amené à part une belle facture ^^) et tous mes clients sont des contacts de contacts... sauf exception rare.

Pour te répondre avec l’intérim : oui, ça ne coûte rien d’essayer si tu n’as pas de boulot ! En plus, ça te fera de l’expérience, des réalisations à montrer, etc...
D’un point de vue contractuel, en revanche, je ne sais pas trop comment ça fonctionne : quid de la maintenance ? de l’hébergement ? Comment fait ton "client" si 3 mois après la fin de ton intérim, un truc cloche sur son site ? Il repasse par la boîte d’Intérim ?

J’ai des amies qui sont à leur compte et qui sont inscrites à la Maison de l’Initiative, un genre de portage je crois... voir du portage tout court ^^
Ca peut aussi être une solution pour toi : tu ne crées pas ta structure, c’est la MI qui t’apporte sa structure. Après faut voir comment ça fonctionne au niveau des charges.

Ah oui et Hélio m’a soufflé tout à l’heure quelque chose : une autre alternative à la création de sites web, c’est le webmastering, le pur et dur ! Celui où tu t’occupes de ton propre site, du référencement, et pour lequel tu trouves un modèle économique. Je dis pas que je vis rien qu’avec Déco’In, mais ça commence à devenir intéressant

Le portage salarial (comment ai-je pu l’oublier ?) est un excellent moyen de se lancer sans s’immatriculer directement (donc payer des charges)... pour ce qui est d’assurer la continuité en cas d’arrêt de l’activité, il est important de savoir qui peut reprendre les clients (compétence, éthique...).

En ce qui me concerne je sais déjà quelle est ma petite liste de personne que je recommanderai si j’arrête mon activité

Quote from: Perrine at Nov 09, 2007, 10:21 PM

Ah oui et Hélio m’a soufflé tout à l’heure quelque chose : une autre alternative à la création de sites web, c’est le webmastering, le pur et dur ! Celui où tu t’occupes de ton propre site, du référencement, et pour lequel tu trouves un modèle économique. Je dis pas que je vis rien qu’avec Déco’In, mais ça commence à devenir intéressant

C’est que tu vas commencer à me donner des idées, Perrine
Il faut dire que c’est une très belle idée (et je ne parle même pas de la réalisation ) !

Y a plus qu’a s’atteler à la création "d’income streams" come on dit en anglais... j’ai un peu négligé la piste mais ça mérite réflexion comme complément de revenu... hmmm, hmmm...

Hé hé comme tu dis... ça mérite réflexion !

Le plus dur, c’est de trouver l’idée... après, on sait faire ^^

On sait faire certes, mais la question c’est quel est le seuil de rentabilité... je n’ai aucune idée des revenus potentiel engendrés par ce type de site il faudrait qu’on en rediscute !

Merci de partager votre expérience
D’après ce que dit Davidm il me parait évident qu’il m’est impossible pour l’instant de monter ma propre structure;

J’ai des amies qui sont à leur compte et qui sont inscrites à la Maison de l’Initiative, un genre de portage je crois... voir du portage tout court ^^
Ca peut aussi être une solution pour toi : tu ne crées pas ta structure, c’est la MI qui t’apporte sa structure. Après faut voir comment ça fonctionne au niveau des charges.

L’agence d’interim que j’évoque fonctionne sur le même principe.

Pour te répondre avec l’intérim : oui, ça ne coûte rien d’essayer si tu n’as pas de boulot ! En plus, ça te fera de l’expérience, des réalisations à montrer, etc...
D’un point de vue contractuel, en revanche, je ne sais pas trop comment ça fonctionne : quid de la maintenance ? de l’hébergement ? Comment fait ton "client" si 3 mois après la fin de ton intérim, un truc cloche sur son site ? Il repasse par la boîte d’Intérim ?

Pour le point de vue contractuel je me pose la même question. Si un truc cloche sur le site je suppose qu’il faut simplement qu’il me contact pour refaire un contrat qui facturera les heures liées à la correction du bug; (un contrat ne pouvant être inférieur à quatre heures avec ce type de portage).
Pour le frais d’hébergement, nom de domaine etc... je suppose que le seul moyen pour moi et de m’arranger pour que le nombre d’heures déclarées et le taux horaire couvrent ces frais que je paierais de ma poche. Pour les mises à jour etc... à part compter mes heures et refaire un contrat ensuite pour facturer ses heures; je vois pas d’autres solutions avec ce type de portage.

Si c’est du portage, alors je pense que c’est bon... tu factures comme le fait un freelance et tu fais la prestation de la même manière qu’un freelance. Il faudrait que tu demandes à cette société d’intérim comment ils voient la chose chez eux.

David : C’est sur que pour le moment, le retour sur investissement est loin d’être à son optimum J’ai passé énormément de temps sur le développement du site et j’en passe encore quotidiennement rien que pour répondre aux mails, ajouter les nouveaux éléments, sans compter les petits ajouts de fonctionnalités que je fais ci et là. Je dirai que le dev du site grosso modo, c’est bien 4 semaines (en comptant la rédaction du cahier des charges... mais tout ça s’est fait progressivement, Déco’In, je l’avais en tête l’année dernière en Juin). Maintenant, je passe facile 1h/ jour + 3 à 4 heures certains week-end quand je souhaite ajouter des fonctionnalités.
Le tout est aussi d’arriver à s’organiser entre projets client et projet perso.